Informations complémentaires
Vernissage : mardi 12 septembre 2023 à partir de 18h
Exposition accessible du mardi 12 septembre au jeudi 19 octobre 2023
Du lundi au vendredi de 9h à 17h, sauf weekends et jours fériés
Conditions
Entrée libre
Elles sont doubles. Il y a l'actrice. Talentueuse. Elle a appris à faire naître l'émotion sur son visage, elle connaît son corps, l'a apprivoisé pour créer la tension, attirer l'attention. Et puis, il y a la femme. Que je ne soupçonnais pas. Tendre et infiniment humaine. Qui danse entre deux poses. Qui respire, souffle, crie même parfois. Elle secoue ses membres, déplie sa nuque, elle décharge le trop, tombe les masques du métier qu'elle a choisi.
Ce projet est né d'un élan de soutien envers un métier en souffrance lors de la pandémie. Je tenais à saluer le courage de ces actrices d'avoir choisi cette voie, je voulais imprimer leurs émotions. De la joie de l'artiste à sa frustration, de l'enfant qui joue à la colère de devoir se battre trop souvent.
C'est la raison pour laquelle j'ai choisi le noir et blanc ainsi que des environnements naturels et neutres : pour ne rien ajouter d'autre qu'elles. Ne pas agiter le regard vers un ailleurs. Rester avec elles, plonger en elles, et ressentir l'essence même de qui elles sont. Chacune, par son âge, son origine, son parcours a dévoilé son unicité avec tantôt de la pudeur, de la revendication, sa fragilité, et parfois même, malgré l'habitude, un peu d'appréhension.
En devenant technicien au cinéma, j'avais saisi l'opportunité de mettre un pied dans un monde qui, depuis toujours, me fascinait. Par la suite, devenir vidéaste aurait sans doute pu combler beaucoup de mes envies d’artiste, et pourtant c’est le métier de photographe qui m’a offert le défi dont j’avais besoin : capturer le mouvement d’un instant sans le figer. Qu’on puisse en deviner l’avant et l’après, sans en connaître l’histoire ni la destinée. Ouvrir à l’imaginaire, poser des questions, ne donner aucune réponse. Laisser celui qui regarde créer son propre film. Pour cela, je n’ai que rarement dirigé. Il me tenait à cœur de regarder vivre la beauté multiple de ces femmes, observer la valse émotionnelle qui se jouait dans leurs corps et leurs visages. Aujourd'hui, je veux les remercier. Pour tout ce que j'ai pu lire dans ces instants arrêtés . Pour la lumière consciente et inconsciente qu'elles rayonnent. Pour le courage, la persévérance logés dans leurs postures, mais aussi les déceptions plus ou moins amères, l'impatience irritée, et tout ce quotidien que ce choix qu'elles ont fait peut impliquer. Choix qu'elles n'ont , malgré tout ce qu'elles traversent, sans doute jamais regretté.
> Texte Isabelle Schmidt suite aux propos recueillis auprès de l’artiste
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Xavier Claes naît à Bruxelles. Attiré très tôt par la photographie, son goût pour l’impressionnisme le pousse vers le paysage, l’architecture et le rendu atmosphérique. Fasciné par la mise en scène, le cinéma et la peinture, Xavier Claes accorde dès ses débuts une place majeure au cadrage, dont il perfectionne les techniques au fil des ans. Il travaille plusieurs années comme technicien dans le cinéma.
Son attrait pour le patrimoine et l’architecture le mène à participer à de nombreux ouvrages liés à ces thématiques. Curieux d’explorer de nouveaux domaines, il développe également des projets à la croisée de la photographie de mode, du reportage et de la mise en scène. Il se tourne de plus en plus vers le portrait, pour capter au plus près les émotions et les expressions notamment Huis clos et Tourments. Son projet Jouissances, sur le plaisir et le désir féminins, s’est clôturé en 2022.
Il travaille également sur des paysages dont L’âme des arbres et A la recherche de nouveaux horizons.
En 2019, et jusqu’en 2022, il réalise son projet Arrêt sur image - portraits d’actrices belges, au travers d’une approche cinématographique en noir/blanc.
Au cours des 20 dernières années, Xavier Claes a été sélectionné dans plusieurs festivals et ses photographies ont été exposées en Belgique et à l’étranger.