Informations complémentaires
Vernissage : mardi 14 avril 2026 à partir de 18h
Exposition accessible du mardi 14 avril au jeudi 28 mai 2026
Du lundi au vendredi de 9h à 17h, sauf weekends et jours fériés
Conditions
Entrée libre
Prix Jos Albert de l’Académie royale de Belgique 2024, Bert Mertens, par sa pratique du réalisme d’une technicité époustouflante, dote tout ce qu’il peint d’une stupéfiante qualité de présence. Une puissance de vie se dégage de son travail qui ne cherche jamais le sensationnel, mais invite au contraire à saisir dans les apparences les plus ordinaires une complexité, une brillance, une tendresse ou un humour qui sont passés inaperçus.
FIGURER/TRANSFIGURER LA VILLE
Le peintre bruxellois Bert Mertens est le confident de la ville qu’il figure, reconfigure, défigure, transfigure au gré de son art minutieusement réaliste et constamment questionneur. Il arpente l’espace urbain, l’œil vigilant, attentif à ses signes, aux lignes étranges qu’elle trace et qui confinent parfois à l’abstraction. Il capte des hasards éclatants, des reflets fulgurants, des rythmes chromatiques, des brisures et des textures vibrantes qui portent la marque silencieuse d’hommes et de femmes qui façonnent le corps de la ville et lui donnent son âme. Il traque sa beauté dans sa banalité. Sous son pinceau, la densité de vécu soudain devient palpable.
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Bert Mertens est tout le contraire des artistes qui sont programmés par leur formation : il travaillait dans le milieu médical et a tout arrêté récemment pour se consacrer à cette chose stupéfiante qui s'est mise à jaillir de lui et qui, dès la première tentative, s'est révélé entièrement maîtrisée, rigoureuse, ambitieuse, intarissable : la peinture.
Cette peinture, justement, saisit avec une minutie virtuose ces espaces habituellement négligés par la représentation : garages, ateliers, entrepôts, tas d'ordures, et leur confrère, à travers la saturation de signes peints qui les habite, une existence politique. Aucune revendication dans ce geste, juste la restitution par la peinture de ce qui manque au réel pour accéder à lui-même.
Bert Mertens ne se contente pas de reproduire mais ouvre le regard au murmure fou qui trame les choses.
Si Bert Mertens peint le réel, ce n'est pas seulement par un souci de reproduire jusqu'à la corde la trame scrupuleuse de ce qui se donne à voir, mais parce que son œil et sa main y décèlent un reste, un abîme, un excès. Il y a quelque chose d'irreprésentable dans le réel qui exige d'être changé en huile, en couleurs, en formes. Seule la peinture, comme celle de cet étrange artiste solitaire, continue à sentir le monde et à nous le transmettre.
Yannick Haenel